Un chercheur américain pilotera le laboratoire montréalais de Microsoft
Un an après son arrivée dans l'écosystème montréalais de l'intelligence artificielle, Microsoft estime avoir attiré un chercheur de renom qui permettra à son laboratoire de croître et de se diversifier.
Spécialisé en apprentissage profond et professeur à l'Université Carnegie-Mellon à Pittsburgh, Geoff Gordon a été recruté cet automne par le géant informatique et viendra s'installer dans la métropole au cours de l'été.
« La réputation de Montréal dans ce secteur ne fait que croître et je ne voulais pas rater l'occasion de venir ici et de pouvoir façonner le développement de l'intelligence artificielle au cours des prochaines décennies », a-t-il expliqué au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse canadienne visant à discuter de sa nomination confirmée mercredi.
M. Gordon, qui enseigne depuis le début des années 2000, a supervisé et conseillé de nombreux étudiants qui oeuvrent notamment au sein d'entreprises comme Google, Yahoo et Facebook. Dans le passé, il a déjà supervisé la professeure Joëlle Pineau, qui codirige le Reasoning and Learning Lab de l'Université McGill et qui est responsable du laboratoire montréalais de Facebook dont l'implantation a été annoncée l'an dernier.
Après avoir acheté l'entreprise montréalaise Maluuba l'an dernier, Microsoft s'était rapidement engagée à faire grandir ce laboratoire spécialisé en apprentissage profond de plus de 50 employés afin qu'il compte, à moyen terme, près de 75 chercheurs. Fondée en 2011 par deux diplômés de Waterloo, Maluuba s'est démarquée entre autres en développant une technologie qui permet aux machines de communiquer de façon interactive.
Le géant informatique s'était également engagé à verser 6 millions $ à l'Université de Montréal et l'Institut des algorithmes d'apprentissage de Montréal (MILA), dirigé par le professeur Yoshua Bengio, un spécialiste du domaine.
« Lorsqu'on m'a confié la responsabilité du bureau de Montréal en septembre, je savais que nous avions besoin d'un chercheur bien connu », a de son côté expliqué Jennifer Chayes, directrice générale de Microsoft Research et responsable des laboratoires de Cambridge, au Massachusetts, et de New York.
À son avis, cette nomination démontre « l'engagement » de Microsoft à l'endroit du secteur montréalais de l'intelligence artificielle.
Interrogée sur la raison l'ayant incité à recruter un candidat de l'extérieur, Mme Chase a expliqué que cela permettrait de mieux « guider » les étudiants formés à Montréal étant donné que ce nombre augmente.
M. Bengio, qui collabore déjà avec le laboratoire montréalais de Microsoft, a approuvé cette démarche, soulignant qu'il était difficile actuellement de superviser l'ensemble des étudiants présents dans la métropole.
« Pour l'expansion de l'écosystème de Montréal, nous sommes à un point où il est important de faire venir des gens de l'extérieur à tous les niveaux », a-t-il dit.
Une fois en poste, M. Gordon aura comme principal mandat de recruter les meilleurs talents de partout dans le monde alors que d'autres géants présents dans l'industrie de l'intelligence artificielle dans la métropole comme Google et Facebook les convoitent.
Ce dernier compte également bonifier l'expertise de Microsoft dans l'apprentissage profond, un domaine qui pourrait trouver diverses applications dans des domaines aussi variés que la médecine ou les véhicules autonomes.
L'objectif est d'avoir un laboratoire qui sera le plus fort possible. Je ne peux exclure la possibilité d'étendre les champs de recherche si cela peut contribuer à faire en sorte que les machines réfléchissent de plus en plus comme les humains.
Selon M. Bengio, l'arrivée de M. Gordon dans la métropole viendra faciliter la « direction scientifique » des projets sur lesquels travaillent le MILA et Microsoft en matière d'intelligence artificielle.
Source : La Presse
Crédit photo : microsoft.com